Au total 6 pays africains ont commencé à déployer la vaccination contre la pandémie du Coronavirus par l’entremise du COVAX. Il s’agit de l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Nigeria mais aussi le Rwanda.

Sur Facebook, c’est le mécanisme COVAX fait débat depuis plusieurs jours. C’est notamment le cas sur une publication donnant cette information, parue sur la page nommée « Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique ». Plusieurs internautes s’interrogent sur l’authenticité du vaccin déployé dans les pays africains.

Cette publication a été vue plus de 14 millions de fois, et rien qu’aujourd’hui, elle cumule près de 800 mille vues en République démocratique du Congo. Il y a plus de 2500 commentaire et de centaines de partages. Notre rédaction a voulu apporter quelques éclairages sur cette information, car des internautes se posent des questions.

https://www.facebook.com/OMSRegionAfrique/photos/a.104046971173636/269426544635677/?type=3&theater

« Est-ce que ce vaccin est vraiment un vrai vaccin ? Pourquoi j’ai dit cela, parce que le vaccinateur et le bénéficiaire sont tous en cache-nez, donc ma conclusion est que celui-ci n’est pas un vrai vaccin. », argumente Anthelme Dossou dans son commentaire qui a recueilli plus de 90 réactions et près de 40 réponses.

« Ce sont les vaccins pour affaiblir l’organisme africain car notre corps résiste à plusieurs maladies. Donc nos dirigeants pour leur soif d’argent veulent collaborer avec ces malfrats pour nous anéantir mais c’est Dieu qui est fort. », s’indigne Zak le Saint, un autre internaute.

Comprendre le COVAX

Le dispositif COVAX est un système instauré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en partenariat avec Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI), afin d’assurer un accès équitable et gratuit aux vaccins, non seulement pour le continent africain mais aussi dans le monde entier, afin de faire face au Coronavirus dans les pays démunis.

L’objectif de COVAX est de vacciner 20% de la population dans 200 pays du monde en particulier en Afrique et en Amérique Latine. 92 pays « les plus défavorisés » y ont souscrit, d’après France 24. Le dispositif a déjà déployé des doses dans plusieurs pays africains, mais ce sont les 6 ci-haut citées qui ont déjà officiellement lancé leurs campagnes de vaccination.

Le 02 mars dernier, c’est le Nigeria, le Kenya, l’Angola et la République Démocratique du Congo qui ont réceptionné des doses de vaccins contre la Covid-19 et la RDC devrait également débuter sa phase de vaccination le 15 mars prochain dans les cliniques universitaires à Kinshasa, d’après les autorités sanitaires.

Contacté par Congo Check, Eugène Kabambi, chargé de communication de l’OMS en RDC affirme que le COVAX est venu apporter un espoir, aux pays du monde qui sont en incapacité de produire leurs propres vaccins.

« Dans le cadre du COVAX, le Directeur Général de l’OMS a fait un grand plaidoyer auprès des bailleurs, des pays riches pour dire : on ne sera pas en sécurité et on ne sera pas immunisés tant que les riches se font vacciner et les pauvres attendent. Il faudra de l’équité, il faudra donner du vaccin à tout le monde et ne pas attendre 3 ou 6 mois plus tard pour servir les plus pauvres. Alors c’est ce plaidoyer-là qui a été entendu et dans le cadre de COVAX, il y a eu ce qu’on appelle des tarifs préférentiels réservés aux pays les plus pauvres pour leur procurer du vaccin, sous forme de don. », a expliqué Eugène Kabambi à Congo Check.

Chaque pays choisit le type de vaccin qu’il va utiliser selon les normes logistiques et de conservation. Des vaccins qui sont censés renforcer le système immunitaire des populations pour contrer le coronavirus.

« C’est chaque pays qui décide que type de vaccin, veut-il avoir dans le cadre de COVAX. Le gouvernement de la RDC avait demandé les conditions de conservation de ce vaccin, pour dire, nous avons un grand entrepôt qui a été construit à Kinshasa et qui se trouve à Kinkole et qui a la capacité de de conserver ces vaccins entre 2 et 8 degrés, ce qui correspond effectivement à la conservation requise pour AstraZaneca et c’est comme ça que la RDC a opté pour AstraZaneca », renchérit Eugène Kabambi.

Le premier pays africain à recevoir le vaccin grâce au dispositif COVAX fut le Ghana le 24 février dernier. 600.000 doses d’AstraZaneca/Oxford ont atterri ce jour-là à Accra.

Le Nigeria a réceptionné pour sa part un premier lot de 3,94 millions de doses d’AstraZeneca, un vaccin britannique sur les 16 millions de doses prévues.

La RDC doit pour sa part recevoir 6,9 millions de doses mais compte tenu des exigences logistiques, la livraison se fera en plusieurs tranches.

Par ailleurs, COVAX prévoit d’octroyer deux milliards de doses en 2021 avec l’option de se procurer un autre milliard.

COVAX n’est pas un vaccin, comme certains internautes le pensent dans les commentaires sur cette publication, mais plutôt un système initié par l’OMS pour la distribution des vaccins en faveur des pays démunis.

« De nombreuses personnes dans le monde entier ont douté de l’efficacité de cet outil. Il y a eu des rapports et de commentaires erronés de toute sorte, mais aujourd’hui, il a été confirmé non seulement que le COVAX est actif, qu’il fonctionne, mais aussi qu’il commence à être distribué dans différentes parties du monde. », a déclaré Ivan Duque, président de la Colombie, le 02 mars dernier, a-t-on lu sur France 24. Son pays fait partie des bénéficiaires du COVAX.

Pour rappel, à ce jour plusieurs vaccins sont disponibles dont le Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZaneca. Un quatrième vaccin, celui de l’américain Johnson & Johnson devrait être approuvé en Europe dans peu de temps.

Il y a aussi un vaccin chinois et aussi Sputnik V, russe lui.

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