Sur Facebook et sur la messagerie WhatsApp, une information selon laquelle la République Démocratique du Congo compte décréter un nouveau confinement à partir de ce 15 mars pour vacciner sa population défraie la chronique, et plusieurs internautes se laissent dupés. Attention il s’agit d’un canular.

« Le ministre de la santé annonce un nouveau confinement ce 15 mars pour la vaccination. Eteni Longondo : Je voudrais par ce message, annoncé aux Congolais que la suspension des activités académiques et scolaires est prévue pour le 15 mars dans le but de nous permettre de bien vacciner la population Congolaise. Cette opération de vaccination va durer 4 jours », lit-on sur une publication de Radja Son sur Facebook.

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L’infox a pris de l’ampleur ces derniers jours et plusieurs internautes nous ont écrit des messages sur WhatsApp pour demander une vérification.

Nos vérifications auprès des sources du ministère de la santé, révèlent que l’information est fausse. Aucun confinement ne sera décrété pendant la vaccination contre la Covid-19, rassure le ministère de la santé qui souligne que ces propos attribués au ministre Eteni Longondo dont faux.

« Cette histoire de confinement, c’est faux et archi faux. C’est ce que vous appelez fakenews, je ne sais même pas où on a sorti ça. Et si on réfléchi calmement, quel est le rapport entre le vaccin et le confinement ? [ndlr, dans le contexte de la RDC], il n’y a aucun rapport. Donc c’est une fausse rumeur qui n’a rien à voir avec le ministère », a déclaré à Congo Check, Pie Gerard, conseiller en communication au ministère de la santé publique.

Notre source indique que cette désinformation émanerait de celle publiée par le ministère de la santé le 10 mars dernier pour annoncer le début de la vaccination dans les cliniques universitaires à Kinshasa, avec des cibles prioritaires qui sont identifiées.

« Le ministre devrait tenir une conférence de presse aujourd’hui (ce vendredi 12 mars, ndlr) pour annoncer officiellement le début de la vaccination. Mais cette conférence de presse a été annulée, il faudra donc avoir un peu de patience sous réserve même de cette date du 15 mars », poursuit Pie Gerard.

Des propos corroborés par Sandra Wallo, attachée de presse du ministre Eteni Longondo, jointe par Congo Check.

La vaccination n’est et ne sera pas obligatoire

Suite à des publications annonçant que le vaccin sera obligatoire en République Démocratique du Congo, Congo Check a mené une vérification le 08 mars dernier. Des recherches qui ont prouvé qu’en RDC, la vaccination n’est pas et ne sera pas obligatoire.

« Je n’ai jamais dit que la vaccination contre la Covid 19 sera obligatoire.  Ce que j’ai dit, la vaccination elle n’est pas obligatoire et elle est disponible pour les personnes à risque de développer les formes graves, ou pour les personnes exposées à développer la maladie comme le personnel de santé. Ce sont des personnes qui sont prioritaires de recevoir le vaccin. Donc, le personnel de santé, les personnes qui ont des maladies rénales, les maladies chroniques et les personnes âgées de plus de 55 ans selon les données épidémiologiques collectives au niveau du pays. En-dehors de ce groupe, même si une personne de ce groupe se présentait pour recevoir le vaccin, si elle n’entre pas dans cette catégorie on va clairement lui indiquer qu’elle n’est pas prioritaire et ne recevra pas le vaccin. », avait expliqué à Congo check, Élisabeth Mukamba, directrice du programme élargi de vaccination.

Les couches prioritaires en RDC

La RDC a jusque-là réceptionné 1,7 millions de doses de vaccins sur un peu plus de 6 millions de doses prévues, d’après Eugène Kabambi, chargé de communication de l’organisation mondiale de la santé en RDC, joint par Congo Check le jeudi dernier.

Le ministère de la santé publique en RDC, a déjà une idée sur les cibles prioritaires éligibles au vaccin dans un premier temps. Il s’agit entre autres :

– Les professionnels de la santé et travailleurs sociaux qui représentent 1% de la population congolaise ;

– Les personnes avec morbidité (maladie rénale chronique, hypertension et diabète). Cette catégorie représente 13% de la population ; et

– Les personnes âgées de plus de 55 ans, qui représentent environ 6% des Congolais.

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