Plusieurs chiffres ont été publiés sur les réseaux sociaux au sujet des agents fictifs au sein de la riposte contre Ebola. Attention, ces chiffres sont erronés.

“Tête à tête entre le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum et le député Paul Vahumahwa. Les deux hommes se sont entretenus sur quelques problèmes qui se posent dans la riposte contre la maladie à virus Ebola à Beni entre autres:  le retard de plus de deux mois impayés des agents dû à un contrôle qui a déniché plus de 5000 agents fictifs et de quelques nouveaux cas confirmés” écrit un message distribué par cet élu du territoire de Beni début novembre et massivement partagé  sur plusieurs plateformes en ligne et sur les médias locaux. 

“Le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum a rassuré l’honorable Vahumahwa que le paiement va commencer d’ici deux jours. Ils ont convenu sur la prochaine rencontre avec les députés et notables du Nord-Kivu dans les jours qui viennent” poursuit le texte.

Dans un tweet le 12 novembre dernier, le docteur Jean-Jacques Jacques Muyembe Tamfum, secrétaire technique du comité multisectoriel de la riposte contre la maladie à virus Ebola a pour sa part avancé un chiffre de 500 agents fictifs.

 Cependant, contacté par CONGO CHECK, le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, confirme la présence de plusieurs agents fictifs au sein de la riposte contre Ebola, mais précise qu’il est tôt d’avancer un chiffre définitif pendant que l’identification se poursuit.

“On a fait les premières enquêtes, on a trouvé un chiffre de 3.000 agents fictifs. Mais le contrôle technique qui a suivi, nous a permis à nous retrouver autour de 1600 agents fictifs au sein de la riposte contre Ebola” a-t-il expliqué.

Le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum indique que ces chiffres restent pour l’instant provisoires comme le contrôle technique se poursuit. 

“On a organisé le contrôle technique, qui n’est pas encore fini et c’est à la fin de ce contrôle que nous aurons tous les détails chiffrés sur le nombre de fictifs au sein des équipes de riposte” a de son côté indiqué le professeur Steve Ahuka Mundeke, coordonnateur général de la riposte contre la maladie à virus Ebola joint au téléphone par CONGO CHECK.

Selon de document consulté par CONGO CHECK, sur 17 458 prestataires répertoriés dans la riposte contre la maladie à virus Ebola, seuls 14 801 ont été physiquement identifiés par la firme Deloitte engagée en septembre 2019 dernier pour l’unification des bases des données des différents partenaires impliqués dans la riposte et la contractualisation de tous les prestataires.

Ce document intitulé ‘’état d’avancement de la mise en place de la base des données des ressources humaines’’, renseigne qu’au total 2657 prestataires n’ont jusque là pas été identifiés physiquement. 

Les travaux d’identification effectués par Deloitte devront se clôturer en décembre prochain.

Un autre document du ministère de la santé de la République Démocratique du Congo, indique qu’en février 2019, un manuel de procédures de gestion des ressources humaines avait déjà été publié afin du lutter contre le manque de transparence constaté depuis fin 2018.

Les difficultés dans la gestion des ressources humaines au sein de la riposte contre la maladie à virus Ebola étaient à la base de plusieurs retards de paiements des membres des équipes de riposte. Ces retards ont occasionné des mouvements de grèves et soulèvements des agents de la riposte.

Fiston Mahamba et Sammy Mupfuni

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Fiston MAHAMBA
K. MAHAMBA WA BIONDI, connu sous le nom de plume "Fiston Mahamba Larousse" est diplômé en sciences de l'environnement et développement durable à l'Institut Supérieur de Développement Rural à Beni. Journaliste basé dans la partie Orientale de la République Démocratique depuis 2012, il s'est forgé dans l'exercice de ce métier après plusieurs formations de journalisme au Deutsche Welle Akademie, le centre de développement médias de la radiodiffusion publique Allemande. En 2018, il s'inscrit à l'École Supérieure de Journalisme de Lille pour parfaire une licence en journalisme multimédia. Ancien officier de communication au sein des Nations Unies, il poursuit un Master2 en Techniques des Métiers de l'Information à l'Université Nazi Boni (Burkina Faso) /Université Lumière Lyon (France). Son livre "Ebola: Fixers, ces boucliers non immunisés" est en cours d'édition. Journaliste et chercheur spécialisé sur la région orientale de la République Démocratique du Congo et les Grands-Lacs africains, ses études se focalisent sur les ressources naturelles, la santé, les conflits... Ses domaines de travail journalistique sont orientés vers l'environnement, le développement, l'emploi, les nouvelles technologies, l'agriculture, la politique, la culture,... qu'il couvre en écriture et images.

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